Des distributeurs de lait cru… qui l’eût cru ?

Publié le 13.07.2011 , mis à jour le 26.10.2022

Les distributeurs automatiques de lait cru en zone urbaine ou rurale ne cessent de se multiplier. Retour sur une initiative qui surfe sur la vague de la consommation de proximité.

Une idée venue d’Italie

Annecy, Chambéry, Cran-Gevrier, Saint-Renan, Montauban, Bordeaux… : ils essaiment dans la France entière ! Les distributeurs de lait frais intéressent de plus en plus de producteurs, soucieux de vendre leur lait à un prix convenable, mais aussi de consommateurs, séduits par la saveur incomparable du lait cru et le renouveau des circuits courts. C’est à Arbresle, dans la région lyonnaise, que le premier distributeur automatique de lait frais a été installé en 2008 près d’un supermarché. « J’ai pensé à importer cette idée lors d’un voyage en Italie », raconte Michel Besnard, premier à avoir implanté le concept en France avec la création de la société Distrilait. « En Lombardie, le succès était fulgurant ! ».

 

Entre tradition et modernité

Le concept est simple : il s’agit de mettre à disposition des consommateurs du lait frais, en libre service, 24 heures sur 24. Le lait est tiré non pas au pis de la vache mais à la machine, ce qui s’avère peut-être moins pittoresque mais bien plus pratique, facile et rapide ! Concrètement, la cuve du distributeur est remplie quotidiennement par un producteur local. Le lait y est réfrigéré à 3° C. Le consommateur récupère le lait en plaçant une bouteille sous le bec verseur (c’est le grand retour de la bouteille en verre !). La sécurité est assurée par un système complexe : à chaque fois qu’un client se sert, la température du lait est enregistrée, ainsi que l’heure et la quantité prise. En cas de problème (manque de lait, coupure de courant, porte ouverte, problème de température…), le producteur est immédiatement averti par une alarme via téléphone. Bref, il s’agit d’un bijou de technologie.

 

Des opportunités à saisir

Face à la baisse des prix du lait, de nombreux éleveurs apprécient cette possibilité de valoriser leur production directement auprès des consommateurs : en moyenne, ils peuvent vendre le litre à 1 euro. Mais gare aux illusions ! « Certains distributeurs fonctionnent très bien, d’autres moins, tempère Michel Besnard. Ce qui fait la différence, c’est la qualité de la communication de la part des éleveurs : ce n’est pas leur métier et il ne faut surtout pas les blâmer, mais plutôt les encourager à développer les contacts. » Parmi les consommateurs, en effet, beaucoup n’ont jamais connu le lait cru et ne savent pas comment l’utiliser. Par exemple, contrairement au lait UHT, il doit être consommé très rapidement, et, de préférence, immédiatement bouilli après l’achat. La récompense, c’est bien sûr sa saveur unique. Un secret ? Essayez le flan au lait cru et… succombez !

 

Crédit photos : Distrilait

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