Toutes causes confondues, les allergies alimentaires toucheraient 6 à 8% des enfants. L’œuf est le 1er allergène (34%), suivi par l’arachide (20,5%), le lait (8%) et le poisson (5%). Pour des raisons encore mal connues, les allergies alimentaires progressent dans les pays industrialisés : elles touchent près de 10% des enfants de moins de 4 ans.
L’allergie aux protéines du lait de vache en fait partie, mais elle est peu fréquente : 2 à 3% des enfants entre la naissance et 2 ans sont concernés.
L’allergie aux protéines de lait de vache
C’est une réaction du système immunitaire (le système de défense de l’organisme) quand il rencontre un allergène alimentaire (une protéine), et touche principalement des personnes ayant une prédisposition génétique. Le diagnostic de certitude doit toujours être fait par un spécialiste (allergologue).
Les symptômes sont variés : troubles cutanés, respiratoires et digestifs. L’allergie aux protéines de lait concerne surtout l’enfant mais est peu fréquente (1 à 2% des enfants). Elle guérit dans la plupart des cas avant l’âge de 3 ans, ce qui explique qu’elle est très rare chez l’adulte, chez qui les allergies sont essentiellement dues aux fruits et légumes (le lait est en 30e position).
Lorsque le diagnostic d’allergie aux protéines de lait est confirmé, le traitement passe par l’éviction stricte du lait de vache (et des autres mammifères) et de tous ses dérivés. Les experts déconseillent de plus formellement l’utilisation de lait de chèvre, de brebis, ou encore d’autres mammifères en cas d’allergie au lait de vache. En effet, les protéines des trois espèces ont des structures très comparables, et peuvent déclencher un phénomène allergique.
Un enfant allergique au lait de vache risque donc d’être aussi allergique aux autres laits. Les produits à base d’amande, d’avoine, de châtaigne, appelés à tort « laits végétaux »… sont dangereux car nutritionnellement inadaptés à la croissance (apports insuffisants en calcium et nutriments essentiels à cette étape) et pourraient favoriser le développement secondaire d’autres allergies. Le comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie déconseille aussi l’utilisation de préparations à base de protéines de soja non hydrolysées chez les enfants allergiques ou à risque, car elles peuvent provoquer des allergies croisées.
L’enfant est alors nourri avec un hydrolysat de protéines (les protéines sont « cassées » en petites particules et perdent ainsi leur pouvoir allergisant). La réintroduction du lait en fonction des tests allergiques, est effectuée sous surveillance, en milieu hospitalier.
À noter : certaines personnes peuvent développer des « fausses allergies » après avoir consommé certains fromages riches en histamine et tyramine, car les signes cliniques peuvent se confondre avec ceux de l’allergie. Cela se produit quand la consommation de ces fromages est trop importante et que l’enzyme qui dégrade l’histamine est moins fonctionnelle.