Portrait d’éleveur : Pierre Vaesken

Publié le 23.01.2015 , mis à jour le 27.10.2022

Rencontre avec Pierre Vaesken éleveur de  Rouges Flamandes.

Cette année, c’est Filouse, fière représentante des Rouges Flamandes, qui sera l’égérie du Salon International de l’Agriculture 2015*. À cette occasion, nous avons rencontré Pierre Vaesken, dont la famille élève cette race typique du Nord-Pas-de-Calais à Saint-Sylvestre-Cappel, un village situé à mi-chemin entre Lille et Dunkerque.

Les produits laitiers :

La Rouge Flamande est une race à petit effectif. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?

Pierre Vaesken :

C’est une passion familiale. Mon père élevait déjà des Flamandes, tout simplement parce qu’il s’agit de la race locale par excellence. Il en avait douze. Quand j’ai repris l’exploitation, en 1974, j’ai voulu développer le troupeau. Or, en 1977, un plan de sauvegarde a été lancé car le cheptel avait fortement décliné au fil du XXe siècle, sous les coups des deux guerres et de la réduction du nombre de races après la Deuxième Guerre mondiale. Je m’y suis engagé et, aujourd’hui, nous avons 45 Flamandes. J’ai transmis cette passion à mon épouse Maria et à nos trois enfants. L’un d’entre eux, Dominique, va d’ailleurs reprendre l’exploitation dans un an ou deux puisque je suis retraité.

 

Les produits laitiers :

Quels sont les qualités des Rouges Flamandes ?

Pierre Vaesken :

Elles sont particulièrement rustiques et faciles à élever. En 1984, nous avons repris la ferme voisine où l’agriculteur élevait quelques Prim’Holstein, réputées comme les meilleures laitières. Nous en avons gardé deux et, aujourd’hui, nous en avons cinq. Cela nous permet de comparer quotidiennement les deux races. Le constat est très clair : les Flamandes produisent un peu moins de lait mais elles sont plus solides. Leur lait est très riche en protéines. Ce n’est pas un hasard si elles sont à l’origine des grands fromages régionaux (fromage de Bergues, maroilles, mimolette, mont des Cats…).

Les produits laitiers :

Où vos vaches pâturent-elles ?

Pierre Vaesken :

Essentiellement au sein de notre exploitation. Sur 50 hectares, 30 sont en effet dédiés au troupeau : la moitié est constituée de prairies permanentes, l’autre moitié est réservée à la culture de maïs pour l’alimentation des bêtes. Depuis plusieurs années, quelques-unes de nos vaches font aussi l’expérience de l’éco-pâturage, une manière originale de gérer les espaces verts : la ville de Bergues, notamment, qui est le berceau de la race, met à disposition des éleveurs un terrain communal. L’objectif est d’entretenir la parcelle tout en faisant connaître la Rouge Flamande aux Berguois et aux touristes. La villégiature dure les quelques mois de la belle saison : c’est un peu la transhumance à l’envers, à la différence que nos vaches voyagent en tracteur !

* Filouse, égérie ch’ti du Salon de l’Agriculture
Pour la première fois, c’est une Rouge Flamande qui sera l’invitée d’honneur du Salon International de l’Agriculture, qui se tiendra du 21 février au 1er mars 2015 à Paris. Son petit nom ? Filouse, qui désigne en patois ch’ti une jeune fille maligne et rusée. Élevée par la famille Macke à Wemaers-Cappel, elle représente fièrement les Rouges Flamandes avec sa robe acajou, son corps trapu, sa belle ligne et sa tête noire. Une belle façon de rendre hommage à cette race sauvée de justesse : à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, elle représentait plus d’un million de têtes, soit 8 % de la population bovine française. Aujourd’hui, on n’en compte plus que 2 073 grâce à 65 éleveurs sélectionneurs du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie.

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