Portrait d’éleveur : Thierry Bertot

Publié le 26.05.2017 , mis à jour le 25.10.2022

Thierry Bertot, éleveur laitier en Normandie, raconte son quotidien agricole entre soin des vaches, cultures et projets environnementaux.

Éleveur laitier dans l’Eure, Thierry Bertot s’occupe avec son frère Yann de l’exploitation agricole familiale. Entre gestion du troupeau, polyculture et engagements environnementaux, leur vie est bien remplie !

 

Pourriez-vous présenter votre exploitation ?

Je suis installé à Renneville, près de Rouen, avec mon frère Yann. L’agriculture, c’est pour nous une affaire de famille : la ferme a appartenu à nos grands-parents, puis à nos parents. La différence, c’est que nous avons aujourd’hui des surfaces plus importantes, dont une partie est consacrée aux cultures pour nourrir le troupeau.

 

Vos vaches sont locavores ?

Absolument ! Dès que la météo le permet, nous les mettons à l’herbe. En Normandie, les vaches pâturent en effet à l’extérieur pendant environ 8 mois par an. Une vingtaine d’hectares de prairies entourent les bâtiments à cet effet. À partir du mois de juin, il faut compléter la ration d’herbe avec du maïs ensilé, lui aussi produit à la ferme : même en Normandie, il n’y a pas suffisamment d’herbe toute l’année, sans compter qu’elle perd de sa valeur nutritive quand elle pousse beaucoup. Pendant les quelques mois d’hiver où il fait vraiment froid, les vaches sont logées dans un bâtiment spacieux, éclairé et bien ventilé. Chacune d’entre elles bénéficie de sa logette paillée. La ration est alors à base de tourteau de colza et de maïs ensilé.

 

Comment vous organisez-vous pour la répartition du travail ?

On a l’habitude de travailler ensemble, mais les tâches sont bien réparties. Yann se consacre essentiellement aux 155 hectares de cultures, constituées de prairies et de maïs pour nourrir le troupeau, mais aussi de blé, colza, pois fourrager et lin textile (une spécialité de la région). De mon côté, je m’occupe surtout de nos 90 vaches laitières. Toutes ont leur prénom, et, chaque soir, avant de me coucher, je viens les voir pour m’assurer qu’elles vont bien. Sans ça, je dors mal ! Dans l’élevage, si vous n’êtes pas passionné, ça ne peut pas fonctionner.

 

Cette répartition vous permet-elle de dégager du temps libre ?

Seulement en partie, car la gestion des cultures et du troupeau, c’est tous les jours et toute l’année. C’est pour cette raison qu’un jour par mois, un salarié d’un service collectif de remplacement agricole vient nous donner un coup de main. Pour Yann et moi, c’est important de pouvoir sortir de la ferme. Je tiens particulièrement à mes 3 semaines de vacances et à mes kilomètres de vélo tous les dimanches. Ce sont des moments de respiration indispensables dans nos vies dédiées à l’élevage.

 

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous participons au plan « Ferme laitière bas-carbone », qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par litre de lait d’ici 2025. Actuellement, notre élevage produit 0.77 kg de CO2 par litre de lait, soit moins que la moyenne française, et les 48 hectares de prairies stockent 36 219 kg de CO2 par an. Notre métier dépendant directement de la nature, nous avons tout intérêt à lutter contre le réchauffement climatique !

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