Portrait : Valentin, futur éleveur par vocation

Publié le 21.12.2018 , mis à jour le 25.10.2022

À 17 ans, Valentin Werther (Vendée) veut devenir éleveur de vaches laitières et nous parle de la formation qu’il poursuit pour préparer son avenir.

Valentin Werther a 17 ans et vit à Aizenay dans le bocage vendéen. En Terminale pro dans un lycée agricole, il a décidé de devenir éleveur de vaches laitières. Valentin nous explique d’où il tient sa vocation, lui qui n’est pourtant pas issu d’une famille d’agriculteurs.

Quels sont les défis à relever ? Quelle vision a-t-il de son futur métier ? Rencontre avec un jeune homme engagé.

Les Produits Laitiers :

Vous semblez avoir une motivation à toute épreuve pour le métier que vous avez choisi. D’où vous vient-elle ?

Valentin Werther :

Je suis né à Nancy d’un père militaire et d’une mère assistante maternelle, je n’étais donc pas prédestiné à travailler dans le milieu agricole.

Petit, j’allais régulièrement passer des vacances chez ma grand-mère dans les Ardennes qui m’emmenait rendre visite à des amis éleveurs de vaches laitières et allaitantes.

Je leur dois ma vocation: je n’avais que 3 ou 4 ans quand j’ai décidé que je ferai ce métier et je n’ai jamais changé d’avis depuis. Après notre déménagement en Vendée, j’ai continué à me documenter, à lire des livres, à regarder des vidéos sur Internet comme celles de Thierry, agriculteur d’aujourd’hui et cela a encore renforcé ma vocation.

Valentin Werther futur éleveur de vaches laitières
PL :

Quelle formation avez-vous choisie de suivre et cela a-t-il été facile pour vous ?

VW :

Quand on a la passion chevillée au corps, on est capable de surmonter tous les obstacles. On ne m’a pas vraiment encouragé… Mon père me voyait plutôt militaire comme lui et autour de moi, les a-priori sur la profession étaient nombreux. À la rigueur, on m’aurait bien vu ingénieur agronome, mais éleveur ? Ça non !

Pourtant, je n’ai pas baissé les bras. Au moment de choisir mon orientation au lycée, mes parents souhaitaient que je suive une seconde générale, alors que je voulais m’inscrire en Bac pro Conduite et Gestion de l’Exploitation Agricole. Je n’ai pas cédé… Mes parents ne le regrettent pas maintenant qu’ils sont convaincus que j’ai trouvé ma voie… Même si cela leur a pris un peu de temps !

PL :

Quelle importance accordez-vous aux stages pratiques effectués sur le terrain ?

VW :

La rencontre avec mon maître de stage a été déterminante dans l’enracinement de ma vocation. J’ai fait sa connaissance à l’occasion d’une visite scolaire dans sa ferme d’élevage laitier bio. Il cherchait quelqu’un pour faire la traite le week-end : je me suis proposé et… j’y suis toujours !

Son exploitation est presque une 2e famille pour moi. Depuis un an et demi, j’y passe tout mon temps libre — même en dehors des périodes de stage obligatoires —, les week-ends, les mercredis… Il m’a ouvert les portes de sa ferme, m’a appris à travailler et m’a fait confiance. 

Alors qu’un fils d’agriculteur apprend à conduire un tracteur ou à traire les vaches dès le plus jeune âge, moi qui ne suis pas né dans ce milieu, j’ai pu rattraper le temps perdu et vivre cet apprentissage en accéléré !

Apprendre le métier d’éleveur au cœur de l’exploitation
PL :

Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ?

VW :

Mon objectif est de m’installer, être à mon compte et avoir ma ferme. Le baccalauréat ne suffit pas, je compte faire un BTS Agricole Analyse et Conduite des Systèmes d’Exploitation. Si je ne peux pas m’installer tout de suite, je poursuivrais par des études d’ingénieur agronome ou en tant que salarié agricole.

Quoiqu’il advienne, je ne veux pas commencer en m’endettant trop. Je veux reprendre une petite structure et la faire évoluer avec, à l’avenir, pourquoi pas, une activité de transformation et de vente directe. Je sais que je travaillerai en bio, comme mon maître de stage, c’est une question de cohérence. Selon moi, le bio est très simple à associer avec l’élevage et il est aussi à même d’apporter une réponse adaptée aux problématiques du réchauffement climatique et de la protection de l’environnement.

Dans les 10 années qui viennent, nombre d’agriculteurs vont partir à la retraite : c’est à nous, les jeunes qui allons les remplacer, de redynamiser ce métier et de donner un nouveau souffle à l’agriculture.

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