JO et paralympiques : quels enjeux en matière de nutrition pour les nouvelles disciplines

Publié le 26.08.2021 , mis à jour le 15.11.2023

Cet été, cinq nouveaux sports ont fait leur entrée dans la compétition des Jeux Olympiques : le surf, le skateboard, l’escalade, le karaté et le baseball / softball ; et deux nouvelles disciplines pour les jeux paralympiques : le para badminton et le para taekwondo. Diététicienne et ancienne sportive de haut niveau, Corinne Fernandez balaye pour Milk & Move les enjeux nutritionnels de ces nouveaux sports.

Les 22 disciplines au programme de ces jeux paralympiques

Milkandmove :

Quelles sont les spécificités de ces nouvelles disciplines ?

Corinne Fernandez :

Pour beaucoup, il y a une question de concentration, de coordination, d’équilibre et d’explosivité. Elles font l’objet ensuite d’exigences au niveau nutritionnel car selon les horaires où l’on pratique, il faut avoir une digestion déjà faite pour ne pas provoquer de troubles digestifs à l’effort. Pour tous les sports de haut-niveau, il faut s’assurer de maintenir un taux de glucose dans la sang (glycémie) stable, et d’avoir un bon statut protéique au préalable pour un rendement musculaire optimal durant l’effort. Gérer le stress avant la compétition est en outre capital car celui-ci peut moduler les niveaux de sucre dans le sang et affaiblir l’athlète.

Milkandmove :

Cela implique t-il d’avoir une alimentation plus spécifique avant l’épreuve ?

Corinne Fernandez :

Oui ! Avec un double objectif : en tout premier de protéger le système digestif puis de couvrir les besoins énergétiques de l’athlète. L’important étant de veiller à sa santé et au bon déroulement de sa performance sportive, sans le couper de ses habitudes. La diététique du sport s’adapte donc à la personne. Trois points forts sont à respecter dans une logique de chronologie nutritionnelle : avant, pendant et après l’effort. La stratégie avant va être capitale, car pendant la compétition, l’athlète ne peut s’alimenter ou s’hydrater. Le temps de digestion à prévoir est d’au moins 3 heures avant l’effort pour un repas complet, il faut donc adapter les prises alimentaires en fonction du moment où l’athlète fait sa prestation.

Milkandmove :

Ces disciplines pour lesquelles la concentration est importante impliquent-elles une alimentation différente ?

Corinne Fernandez :

La concentration, c’est d’abord la mémoire centrée sur une gestuelle sportive répétée, qui implique que l’hydratation, les protéines, et les recharges en sucre soient au niveau requis en amont de l’effort sportif. On peut retenir ainsi un principe de base énergétique : plus on s’éloigne de la compétition, plus on se charge en sucres lents, en carbohydrates. Plus on se rapproche de l’épreuve, plus on prend des sucres d’assimilation rapide. Et entre les séries, on s’hydrate en privilégiant le “pratique” avec un liquide qui fournit de l’énergie (bidon de jus de fruit dilué avec de l’eau associé à 1 pincée de sel ou bien, boisson énergétique du sportif).

Milkandmove :

De ces cinq disciplines, l’une est-elle plus difficile à gérer au niveau de l’alimentation que les autres ?

Corinne Fernandez :

Le karaté par exemple est très explosif, et les combats peuvent durer. L’escalade conjugue souplesse, explosivité et agilité (gestion du poids également). C’est à la fois un travail cardiovasculaire intensif et de l’endurance. Il faut donc anticiper les coûts énergétiques musculaires et les besoins du mental et pour cela, bien répartir ses apports en glucides lors des repas et collations avant l’effort. Il importe de s’hydrater et se recharger en sucres pendant les pauses, en veillant au confort digestif. Je recommande d’associer des électrolytes (sels minéraux) à la boisson pour limiter la déshydratation en cas de température élevée.

Milkandmove :

Quel est le principal risque à éviter pour les athlètes de ces disciplines ?

Corinne Fernandez :

La déshydratation combinée à une hypoglycémie. Une hydratation adaptée permet au mental d’être opérationnel, repousse la fatigue musculaire et active le circuit des neurones mémoires recrutés pour la gestuelle sportive de ces disciplines. Enfin, prendre régulièrement des aliments sucrés évite les hypoglycémies. Les repas de récupération jouent aussi un rôle essentiel. Après l’effort, ils permettent de récupérer la tonicité musculaire, lutter contre l’usure cellulaire, réparer rapidement les tissus et éliminer les déchets métaboliques (lactate…). Après une journée de compétitions, je recommande un vrai repas complet, réhydratant, avec une charge en glucides complexes et en protéines adaptée (en entrée : potage, crudités, salade composée, 1 plat de viande ou poisson peu gras, ou protéine végétale, un légume associé à des féculents digestes tels que pâtes, riz, quinoa, semoule. Enfin, un dessert complètera la recharge glucidique : fruit, compote, laitage avec céréales).

Pour retrouver l’ensemble des conseils et recommandations nutritionnelles de Corinne Fernandez ,vous pouvez vous rendre directement sur son  site internet

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