Les fleurs des sous-bois subliment les monolithes

Publié le 25.10.2019

Qui dit reine des prés, pense immédiatement à Marguerite, vache à corne peuplant nos pâtures, ou à son homonyme la fleur au fort pouvoir drainant et qui pendant des décennies a aromatisé crème et dessert. On le sait moins, la reine des prés est un fromage à fort caractère, une croûte fleurie de Normandie.

Les fleurs des sous-bois subliment les monolithes

. © Virginie Perrocheau

Des fromages tout en fleurs

Le lien entre fromages et fleurs n’est certes pas immédiat et pourtant. Du mimosa fabriqué historiquement en Touraine au Bleuté, un bleu d’Auvergne bien typé, tous les fromages ont un jour ou l’autre emprunté leur nom au champ sémantique des fleurs et autres herbacées. La tomme fermière aux fleurs de mauve, bleuet, soucis, et rose de la maison Brimbelles à Mignéville illustre cette ode à la nature. Les notes fleuries distillent leurs parfums, conférant à ce fromage des arômes uniques.  Lors de la dégustation il est indispensable de la consommer avec sa croûte multicolore. Les notes florales s’égrènent alors tout doucement. La puissance du fromage se mêle aux saveurs suaves, poudrées, vanillées des fleurs. L’accord se fait vibrant, insistant, pénétrant. Le mariage devient alors intense et troublant.

Les fleurs des sous-bois subliment les monolithes

Virginie Perocheau marie fleurs et fromages

L’artiste photographe végétale Virginie Perocheau dans sa série Minéral Organique, des natures mortes aux doux accents de clair-obscur, sublime cette union en images. Branchages et lichens entremêlés à des genets et bleuets offrent un brin de légèreté aux structures monolithes des pâtes pressées. Les fromages par leurs croûtes aux couleurs minérales suggèrent sans équivoque les vestiges de civilisations anciennes que l’on croyait à jamais perdues. Les constructions picturales évoquent des mondes extraordinaires dans lesquels on cherche à se perdre, des sous-bois fleurant bon les mousses humides, exhalant les fragrances fongiques si caractéristiques rappelant parfois le musc et l’ambre.

Les fleurs des sous-bois subliment les monolithes

Au-delà de l’image, c’est bien le travail de l’homme, son savoir-faire, qui est mis en scène dans une nature parfois sauvage, parfois maîtrisée mais essentielle à son équilibre. Car c’est bien d’elle qu’il tire ce qui sera plus tard son alimentation.

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