Adhérez à la confrérie des Amateurs de TArtines au Camembert dans le Café !

Publié le 01.04.2016 , mis à jour le 21.10.2022

Un jeune Normand a créé une confrérie gastronomique pour défendre son petit-déjeuner préféré : les tartines au camembert trempées dans le café.

ATACC : voici l’acronyme de cette confrérie qui défend une habitude partagée par de nombreux Français.

 

La genèse d’un combat sur fond de camembert

 

 

C’est à Montsecret-Clairefougère, petit village normand situé dans l’Orne, qu’est née la confrérie des Amateurs de TArtines au Camembert dans le Café. « Il y a cinq ans, j’étais à Paris pour un salon professionnel, confie Jean-Jacques, président d’ATACC. Le matin, à l’hôtel, j’ai naturellement demandé du camembert à tartiner sur le pain grillé avec mon café. Le serveur m’a répondu froidement qu’ici, ces choses-là ne se faisaient pas ! »

 

 

De fait, pour de nombreux Français, tremper le camembert national s’apparente à un crime de lèse-majesté. Stéphanie, blogueuse très attachée aux traditions culinaires, n’y va pas par quatre chemins : « J’ai entendu parler de cette pratique, mais honnêtement, je la trouve scandaleuse, d’autant que le café n’est pas un produit local. C’est un peu comme mettre du lait dans la sauce bolognaise. »

 

 

Chez Jean-Jacques, la pilule passe mal. « D’abord, Stéphanie dit n’importe quoi : il y a du lait dans la bolognaise. Ensuite, comme je le dis toujours à ma fille de quatre ans, avant de dire beurk, on goûte. »

 

 

Las de subir mépris et moqueries de la part des non-initiés, Jean-Jacques décide en 2011 de créer ATACC. Au départ, il s’agit d’une poignée de joyeux copains revendiquant régulièrement leur passion autour d’un petit-déjeuner partagé. « On se réunissait un dimanche par mois pour un brunch informel, avec du camembert et du café à volonté, mais aussi du pâté de foie et du chocolat chaud pour les becs sucrés », témoigne Jérôme, le fidèle ami d’enfance. Mais c’était sans compter le bouche-à-oreille.

 

 

Au fil du temps, de plus en plus d’amateurs se dévoilent. « L’un des adhérents a même appris que son arrière-arrière-grand-mère s’adonnait déjà à ce plaisir ! Finalement, c’est comme la crème fraîche dans la sauce carbonara : personne ne le dit, mais tout le monde en met », assure Jean-Jacques.

 

 

Entre discipline, flexibilité et projets d’avenir au service du fromage

 

 

La confrérie des Amateurs de TArtines au Camembert dans le Café compte désormais près de 650 adhérents. Chacun d’eux est intronisé après une cooptation en bonne et due forme ainsi qu’une cérémonie d’investiture ritualisée. Il s’engage ensuite à respecter un cahier des charges dont les règles ont été définies de façon collégiale.

 

 

Pas question de se contenter de café lyophilisé ! Le café-filtre versé dans un bol reste le choix des puristes. Du point de vue de l’affinage, en revanche, tout est permis. Si Jean-Jacques avoue une préférence pour les camemberts très coulants « c’est plus facile à tartiner », les personnes optant pour un fromage encore ferme demeurent les bienvenues, tout comme celles qui garnissent leur pain de beurre avant d’y déposer le camembert. « Je dois admettre que c’est très bon », concède Jean-Jacques.

 

 

Parmi ses différents projets, la confrérie essaie aujourd’hui de déterminer la meilleure technique pour assurer une dégustation optimale. Le défi ? Tremper la tartine suffisamment longtemps pour faire fondre le fromage, mais sans prendre le risque d’aboutir à une bouchée sans mâche, ou pire, un morceau de tartine tombant mollement dans le café. « Là, c’est irrécupérable, il n’y a plus qu’à tout recommencer, prévient Jean-Jacques. Nous devons encore mener plusieurs tests mais, à mon humble avis, l’idéal est de procéder à un trempage d’une seconde, voire deux pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux. »

 

 

Autre ambition, et non des moindres : ATACC bataille avec l’UNESCO pour faire ajouter un avenant au dossier définissant le « repas gastronomique des Français » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. « Après tout, c’est une pratique ancienne, attestée par de nombreuses sources orales et typique de notre patrimoine culturel. Je pense qu’il est essentiel de la préserver dans le contexte actuel de mondialisation », conclut Jean-Jacques, optimiste. On lui souhaite bonne chance !

 

Bon à savoir

Cet article était un poisson d’avril 😉 Les amateurs de tartines de camembert ou de maroilles trempées dans le café existent vraiment (et on leur souhaite la bienvenue sur notre site !), mais ils ne sont pas (encore) réunis en confrérie et ne militent pas (encore) auprès de l’UNESCO pour inscrire leur péché mignon au patrimoine de l’humanité. En revanche, le lait dans l’authentique sauce bolognaise, c’est 100 % vrai !

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