Au rayon des desserts frais : comment s’y retrouver ?

Publié le 30.04.2021 , mis à jour le 09.11.2022

Crème aux œufs à la vanille, dessert noisette-chocolat, riz au lait de coco…, les tentations ne manquent pas au rayon des desserts frais ! Gourmand(e), mais soucieux/se de garder le cap sur l’équilibre, sollicité(e) par des enfants qui demandent à goûter les nouveautés, comment faire le bon choix ? On vous guide.

crème vanille

. © Africa Studio

Finir le déjeuner ou le dîner par un bon dessert sucré est une tradition française, qui perdure dans la plupart des foyers en dépit de la tendance à la simplification des repas. Seulement voilà, à une époque où des media proposent de se « désintoxiquer » du sucre, vous vous demandez s’il est bien raisonnable de succomber. Rassurez-vous, le sucre n’est pas un poison et les nutritionnistes recommandent de modérer les aliments sucrés, pas de les supprimer. D’autant que les ingrédients des desserts frais ne se résument pas au sucre et que certains de ces produits présentent de réels atouts nutritionnels.

C’est quoi au juste un dessert frais ?

A côté des yaourts, des fromages blancs et petit- suisses, deux types de pots « cohabitent » dans le rayon : les desserts lactés et les desserts végétaux.

 

Les desserts lactés : une façon gourmande de consommer du lait

 

Issus de recettes traditionnelles ou familiales, ces entremets dont l’ingrédient principal est le lait, comportent parfois de la crème et d’autres ingrédients tels que : sucre, riz, semoule, parfums et arômes, chocolat, œuf …

Leur composition est encadrée par un code de bonnes pratiques professionnelles, qui stipule qu’ils doivent contenir au moins 50% de lait (ou d’autres ingrédients laitiers tels que du lait en poudre ou de la crème). En pratique, la plupart en contient davantage, jusqu’à 75% pour les crèmes dessert.

Ils peuvent donc fournir des nutriments phares des produits laitiers en proportion notable. Et plus la proportion de lait de la recette est importante, plus les apports en protéines et calcium sont intéressants.

Les desserts lactés peuvent donc  remplacer de temps à autre l’un des produits laitiers de la journée. Ils ont leur place à la fin du déjeuner ou du dîner, mais ils ne peuvent se substituer totalement aux yaourts et autres laits fermentés puisqu’ils sont dépourvus de ferments (utiles à la diversité du « microbiote » ou flore intestinale). Privilégiez les laitages moins sucrés, yaourts ou fromages blancs nature dans lesquels vous pouvez « doser » le sucre, le miel ou la confiture.

 

Les desserts végétaux : une nouvelle offre pour varier les plaisirs

 

Ils rappellent certains desserts lactés, mais le lait y est remplacé par une boisson végétale, à base de soja, noix de coco, amande, avoine…

Les premiers arrivés sur le marché étaient élaborés avec du jus de soja. L’offre s’est récemment élargie avec des produits à base de riz, d’avoine, d’amande, de noisette, de noix de coco…Pour avoir une texture, voire une saveur comparable à celles des desserts lactés, la liste de leurs ingrédients est souvent plus longue.

D’un point de vue nutritionnel, exceptée leur teneur en sucres ajoutés, leurs apports différent de ceux des desserts lactés :

une très faible teneur en protéines, à l’exception des recettes à base de jus de soja,

– un apport très faible de calcium naturel et avec un enrichissement, le calcium ainsi ajouté n’est pas forcément bien assimilable.

Les desserts végétaux permettent aux adultes intolérants au lactose les plus sensibles de varier leurs menus, même si la quantité de lactose apportée par les desserts lactés (au maximum 4 g par pot) est considérée faible et n’occasionnant pas de troubles digestifs pour la majorité des personnes diagnostiquées intolérantes au lactose.

Ces desserts végétaux ne répondant pas aux besoins nutritionnels spécifiques de la croissance,  la grossesse, l’allaitement et le vieillissement, ne peuvent donc pas se substituer aux produits laitiers recommandés à chaque repas. D’ailleurs, l’Anses recommande -notamment aux femmes enceintes ou allaitantes et aux jeunes enfants- de ne pas consommer plus d’un aliment à base de soja, boisson, dessert, tofu…, par jour, en raison de l’apport de phytoestrogènes : des composés végétaux qui semblent avoir dans l’organisme des effets similaires à ceux des oestrogènes féminins (3).

Bon à savoir :

  • Pour la plupart des desserts frais, l’apport en lipides est raisonnable, comparable à celui d’un yaourt au lait entier (3 à 4 g par pot). Mais, il peut être nettement plus élevé (jusqu’à 10 g) pour certaines recettes élaborées : liégeois, crème aux œufs, crème brûlée ou « dessert lacté à la crème » ou encore les desserts végétaux à base de lait de coco.
  • Plus la recette d’un dessert frais est sophistiquée, bicouche ou associant plusieurs textures, plus elle s’éloigne d’un dessert traditionnel maison : nécessitant de nombreux d’ingrédients.  Opter pour une recette végétale ne garantit pas l’absence d’additif, c’est même le contraire.
  • Les informations nutritionnelles sont indiquées pour 100 g, mais il peut arriver que la contenance d’un pot soit de 150 g : c’est la taille de la portion qui compte.
  • Et côté prix, comparez les prix au kilo. Les desserts vendus par deux pots sont particulièrement onéreux
flan caramel

Et pour mes enfants, quel est le meilleur choix ?

Naturellement attirés par la saveur sucrée, ils ne demandent qu’à achever leurs repas par un dessert. Ne les privez surtout pas de dessert ! Au quotidien : laitage et fruit au menu. Ceci est d’autant plus important que la proportion d’enfants manquant de calcium va croissante depuis quelques années : passée entre 2010 et 2016, de 4 à 20% pour les 3 à 5 ans et de 33 à 45% pour les 6 à 10 ans (4). Donc pourquoi pas un dessert végétal, par curiosité pour goûter, mais pas trop tôt, et surtout pas à la place d’un produit laitier.

Les industriels font des efforts pour réduire les apports de sucres, mais les desserts frais restent des produits gourmands. Un pot de 100 g contient l’équivalent de 2 à 3 morceaux (10 à 15 g) de sucre : pas forcément plus qu’un entremets maison et environ 2 fois moins qu’une part de gâteau (1). C’est néanmoins un apport à prendre en compte car les enfants ont tendance à avoir des apports en sucres ajoutés supérieurs aux recommandations.

Habituez-les dès le plus jeune âge à goûter et apprécier aussi les yaourts, fromages frais ou affinés, encore plus riches en nutriments essentiels à leur croissance. Si vos enfants sont très amateurs de desserts lactés, proposez- leur d’en manger, occasionnellement, en privilégiant les plus riches en lait (et donc en calcium) : crèmes dessert, crème caramel, flan aux œufs. Vous pouvez aussi leur proposer de préparer à quatre mains des entremets maison : crème dessert vanille ou cacao à base de lait et de Maïzena®, riz ou semoule au lait aux zestes d’agrumes, œufs au lait…

Enfin pour ne pas trop les tenter, résistez aux offres promotionnelles. Gare aussi aux conditionnements familiaux, plus économiques, mais qui incitent à bien se servir, souvent plus que dans le pot standard. Cela évitera à vos pré-ados ou ados d’avoir envie de prendre une double portion à la fin des repas ou au goûter. Et oui, vous l’avez remarqué : le paquet de 16 crèmes desserts au chocolat, vanille ou caramel se démarquent dans le frigo, et disparaissent plus vite que prévu ! Le plus simple, c’est donc de considérer que ces desserts sont optionnels sur la liste de course hebdomadaire et de les acheter tour à tour, en quantité adaptée à la taille de la famille, afin que cela reste exceptionnel.

En bref :

  1. Les desserts lactés contribuent à l’apport de protéines et de calcium. Il est important de les alterner avec d’autres laitages, notamment yaourts et fromages frais, plus concentrés en nutriments du lait et sources de ferments vivants.
  2. Les desserts végétaux ne peuvent pas se substituer aux produits laitiers, surtout pour les enfants, les adolescents, les femmes enceintes ou allaitantes. La consommation de desserts au soja doit rester limitée.
  3. Prendre le temps de lire les étiquettes permet de repérer les desserts frais les moins sucrés et les moins gras et comportant le moins d’ingrédients ou d’additifs.
  4. Leur consommation doit rester occasionnelle.

Transparence ! Voici nos sources...

(1)Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Table de composition nutritionnelle des aliments Ciqual 2020.

(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Actualisation des repères du PNNS : établissement de recommandations d’apport de sucres. Rapport de décembre 2016. 

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