Finir le déjeuner ou le dîner par un bon dessert sucré est une tradition française, qui perdure dans la plupart des foyers en dépit de la tendance à la simplification des repas. Seulement voilà, à une époque où des media proposent de se « désintoxiquer » du sucre, vous vous demandez s’il est bien raisonnable de succomber. Rassurez-vous, le sucre n’est pas un poison et les nutritionnistes recommandent de modérer les aliments sucrés, pas de les supprimer. D’autant que les ingrédients des desserts frais ne se résument pas au sucre et que certains de ces produits présentent de réels atouts nutritionnels.
C’est quoi au juste un dessert frais ?
A côté des yaourts, des fromages blancs et petit- suisses, deux types de pots « cohabitent » dans le rayon : les desserts lactés et les desserts végétaux.
Les desserts lactés : une façon gourmande de consommer du lait
Issus de recettes traditionnelles ou familiales, ces entremets dont l’ingrédient principal est le lait, comportent parfois de la crème et d’autres ingrédients tels que : sucre, riz, semoule, parfums et arômes, chocolat, œuf …
Leur composition est encadrée par un code de bonnes pratiques professionnelles, qui stipule qu’ils doivent contenir au moins 50% de lait (ou d’autres ingrédients laitiers tels que du lait en poudre ou de la crème). En pratique, la plupart en contient davantage, jusqu’à 75% pour les crèmes dessert.
Ils peuvent donc fournir des nutriments phares des produits laitiers en proportion notable. Et plus la proportion de lait de la recette est importante, plus les apports en protéines et calcium sont intéressants.
Les desserts lactés peuvent donc remplacer de temps à autre l’un des produits laitiers de la journée. Ils ont leur place à la fin du déjeuner ou du dîner, mais ils ne peuvent se substituer totalement aux yaourts et autres laits fermentés puisqu’ils sont dépourvus de ferments (utiles à la diversité du « microbiote » ou flore intestinale). Privilégiez les laitages moins sucrés, yaourts ou fromages blancs nature dans lesquels vous pouvez « doser » le sucre, le miel ou la confiture.
Les desserts végétaux : une nouvelle offre pour varier les plaisirs
Ils rappellent certains desserts lactés, mais le lait y est remplacé par une boisson végétale, à base de soja, noix de coco, amande, avoine…
Les premiers arrivés sur le marché étaient élaborés avec du jus de soja. L’offre s’est récemment élargie avec des produits à base de riz, d’avoine, d’amande, de noisette, de noix de coco…Pour avoir une texture, voire une saveur comparable à celles des desserts lactés, la liste de leurs ingrédients est souvent plus longue.
D’un point de vue nutritionnel, exceptée leur teneur en sucres ajoutés, leurs apports différent de ceux des desserts lactés :
– une très faible teneur en protéines, à l’exception des recettes à base de jus de soja,
– un apport très faible de calcium naturel et avec un enrichissement, le calcium ainsi ajouté n’est pas forcément bien assimilable.
Les desserts végétaux permettent aux adultes intolérants au lactose les plus sensibles de varier leurs menus, même si la quantité de lactose apportée par les desserts lactés (au maximum 4 g par pot) est considérée faible et n’occasionnant pas de troubles digestifs pour la majorité des personnes diagnostiquées intolérantes au lactose.
Ces desserts végétaux ne répondant pas aux besoins nutritionnels spécifiques de la croissance, la grossesse, l’allaitement et le vieillissement, ne peuvent donc pas se substituer aux produits laitiers recommandés à chaque repas. D’ailleurs, l’Anses recommande -notamment aux femmes enceintes ou allaitantes et aux jeunes enfants- de ne pas consommer plus d’un aliment à base de soja, boisson, dessert, tofu…, par jour, en raison de l’apport de phytoestrogènes : des composés végétaux qui semblent avoir dans l’organisme des effets similaires à ceux des oestrogènes féminins (3).