Cantine : les ados ne s’en plaignent pas tant que ça !

Publié le 18.10.2013 , mis à jour le 28.10.2022

Pendant plusieurs mois, des adolescents ont côtoyé quinze chercheurs de l’équipe d’AlimAdos. L’objectif de ce programme de l’OCHA lancé en 2006 en partenariat avec le CNRS : comprendre comment les adolescents mangent en France aujourd’hui, ce qu’ils en disent et comment ils le vivent. Petite incursion dans le cadre particulier des cantines scolaires.

Du côté des adolescents : l’apparence avant tout

Premier constat pour ce qui concerne la restauration scolaire : les avis des ados sont partagés et vont du « C’est trop bon à la cantine » à « C’est bon une fois sur dix », en passant par « C’est du caoutchouc made in China » ou « C’est comestible ». Bien entendu, une partie de ces discours est contestataire pour la forme et pour ne pas se faire mal voir des copains !

D’ailleurs, le fameux regard des autres influence de manière significative sur les choix alimentaires des adolescents : « Il y a des choses que je mangerais sûrement à la maison mais, à la cantine, je mange ce que mes copains mangent ». De même, gare aux impacts de la cantine sur la mise en scène de soi : « Ce que je ne supporte pas, c’est de me tacher. Souvent je préfère ne pas manger un plat ou surtout couper une viande qui pourrait faire que je m’éclabousse avec un peu de sauce sur mon pull ». Ou encore : « J’essaie surtout de rester mince, je mange normalement mais je ne m’empiffre pas. Quant tu vois des mecs qui sont gros, c’est pas qu’ils ne sont pas sympas mais ils ne sont pas habillés comme toi, ils n’ont pas des fringues à la mode. » Bref, les adolescents sont très soucieux de leur image, y compris les jeunes hommes !

 

Cuisiniers et gestionnaires : satisfaire les ados tout en veillant à l’équilibre

Du point de vue de l’institution, les gestionnaires et chefs cuisiniers doivent ainsi à la fois satisfaire les attentes des ados, répondre aux normes du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et limiter le gaspillage, le tout avec un budget le plus souvent limité. « Quand c’est pas bon, on ne mange que du pain », confient les élèves. Le premier objectif des professionnels est donc de proposer aux adolescents des nourritures qu’ils ont envie de manger et qui leur permettent de « tenir » jusqu’au soir.

Comme les parents habitués à ruser avec leurs enfants, ils misent sur la crème, la béchamel et le fromage gratiné pour mieux faire passer choux fleurs, courgettes et autres légumes verts ! Des astuces qui ont le mérite d’augmenter la consommation de produits laitiers par les ados, les recommandations du PNNS étant, pour cette tranche d’âge, de 3 à 4 laitages par jour. Pari gagné : la plupart des ados reconnaissent au restaurant scolaire le mérite de veiller à l’impératif de l’équilibre alimentaire : « Oui, c’est équilibré, c’est varié, on a toujours des légumes, de la viande et un laitage ». Ainsi, la bonne vieille cantine présente tout de même des atouts ! Certains jeunes, telle Maïtena, 14 ans, la préfèrent même « pour l’ambiance » et parce qu’ « à la cantine, il y a des beaux gosses ! »

> Pour en savoir plus : « Alimentations adolescentes en France », Les cahiers de l’OCHA n° 14.

Crédit photo : T.LACOSTE / QUALIPIGE / CNIEL. 

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