Activité Physique Adaptée : comment s’organise le suivi des patients en APA ?

Publié le 19.06.2020 , mis à jour le 27.10.2022

Enseignante en activité physique adaptée et praticienne en thérapie sportive, Céline Brin intervient au sein d’un pole sports-cancer à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest, à Saint-Herblain. Milk & Move a voulu en savoir plus sur l’activité physique adaptée (APA). Entretien.

APA

Céline Brin
Milk and Move :

Qu’est-ce que l’activité physique adaptée ?

Céline Brin :

L’APA concerne tout type de personne pour laquelle on va adapter l’activité physique : les personnes atteintes de maladies chroniques (obésité, problèmes respiratoires ou cardiaques) comme les personnes ayant une déficience intellectuelle ou motrice.

Milk and Move :

Votre profession s’apparente-elle à du coaching ?

Céline Brin :

Le mot « coaching » n’est pas interdit mais on l’utilise pas du tout dans notre milieu. On a un vrai suivi personnalisé au cas par cas. On suit des personnes internes (hospitalisées dans l’établissement) à qui on peut proposer du renforcement musculaire ou de la marche nordique. On suit aussi des personnes ambulatoires, qui viennent dans l’établissement pour leur traitement à la journée, et reviennent pour l’activité physique.

Milk and Move :

Comment vous êtes-vous organisée pendant le confinement ?

Céline Brin :

La CAMI a proposé des vidéos à nos patients, en direct pour montrer les exercices à faire. On partait souvent d’exercices connus que les patients avaient faits avec nous. Au sein de l’établissement, on en a profité pour davantage développer l’activité individuelle auprès des personnes hospitalisées. Les patients étaient contents d’avoir une prise en charge, en prenant en compte les gestes barrières.

Milk and Move :

Que faut-il prendre en compte pour suivre une personne en APA ?

Céline Brin :

Cela dépend des pathologies. Il y a un axe physique, celui des capacités du patient, il faut les déterminer lors de notre première rencontre. Mais aussi un axe psychologique : savoir dans quelle démarche le patient s’inscrit. Pourquoi vient-il ? Quelles sont ses motivations, ses désirs, ses objectifs ? Faisait-il du sport avant ? Il faut prendre plusieurs axes en compte. Toute activité est faite sous prescription d’un médecin. L’avis médical doit être pris en compte. La première rencontre est importante, car on détermine sur quelle base on va travailler, par rapport aux questionnaires et tests qu’on va faire passer.

Milk and Move :

Vous avez donc un réel rôle de motivation du patient…

Céline Brin :

C’est à nous d’intervenir, et de trouver des objectifs. D’un point de vue scientifique, pour qu’une activité ait un impact, il faut qu’il y ait minimum 12 semaines consécutives d’activité physique, de plus de 2 séances (à bonne intensité) par semaine d’une heure. Il faut si possible y coupler une activité physique de type aérobie (course à pieds, marche rapide, natation, vélo) et de type force (renforcement musculaire, pilates…). On a généralement les patients entre 3 et 12 mois.

Milk and Move :

Votre métier n’est donc pas à la portée de n’importe qui ?

Céline Brin :

Chacun peut s’y retrouver. Il faut juste faire attention et ne pas se lancer tête baissée dans des séances qui vont peut-être avoir une intensité trop élevée pour certaines personnes. Il faut s’assurer que les « coachs » qui publient des vidéos aient un bagage et une expérience dans le domaine. Il a la responsabilité de faire quelque chose de construit et de progressif, pour éviter les blessures et les mauvaises positions.

Marche

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