Bertrand Delesne : « Se fixer des objectifs en 2021, c’est important »

Publié le 23.12.2020 , mis à jour le 27.10.2022

Membre de l’équipage du maxi trimaran IDEC Sport de Francis Joyon depuis 2018, Bertrand Delesne fait l’état des lieux d’une année compliquée par la pandémie, et fixe déjà de nouveaux objectifs pour 2021. Une année pleine de défis que le Breton évoque pour Milk & Move.

Bertrand Delesne

. ©Eliza Chohadzhieva

Milk & Move :

As-tu pu tirer un bilan positif de 2020, malgré le contexte sanitaire ?

Bertrand Delesne :

En termes de navigation, on a établi le record Honk-Kong-Londres avec Francis Joyon (32 jours, 4 jours et 3 heures de moins que le précédent, ndlr). On a ensuite pu faire un beau chantier sur le bateau, le réparer. Sportivement, je m’étais mis un petit objectif de perdre du poids, plutôt réussi. Je dois encore continuer en 2021 (rires). J’ai perdu 6 kg en contrôlant ce que je mange, en évitant les grignotages, je me suis documenté sur le sujet.

Milk & Move :

Comment tu vis cette fin d’année ?

Bertrand Delesne :

Plutôt fatigué, parce qu’on travaille dehors sur le bateau, il fait froid. On n’a pas de lieu pour manger le midi au chaud, compte tenu des mesures sanitaires. On est un peu fatigué par la saison aussi. On espère les grands ciels bleus qui arrivent, et un programme de navigation qui devrait se mettre en place pour le printemps.

Bertrand Delesne
Milk & Move :

2021 se profile, mais c’est déjà vers 2022 que tu te tournes…

Bertrand Delesne :

Oui, j’aimerais monter un projet en multicoque pour la Route du Rhum, en 2022. C’est un projet plus personnel en dehors de ma casquette de Boat Captain d’IDEC. Lancer un projet sympa avec des budgets maitrisés. La Route du Rhum, c’est une course mythique pour moi. Il s’agirait d’un nouveau bateau, sur lequel il faudrait se faire la main. Un bateau qui va plus vite qu’un monocoque, avec lequel j’ai déjà fait deux fois la course. Je connais bien la course désormais, j’ai pris du recul, notamment depuis 2018 et mon intégration dans cet équipage. Ce sera ici une autre préparation, avec les bonnes réponses à des questions importantes.

L’idéal serait d’avoir un bateau prêt à naviguer au deuxième semestre 2021.

Bertrand Delesne Skipper professionnel
Milk & Move :

Quelle différence en termes de préparation, entre une course en monocoque et en multicoque ?

Bertrand Delesne :

Naviguer, c’est naviguer. En multi, ça mouille un peu plus, c’est plus tendu, tu ne peux pas dormir. C’est un gros sprint, tu es pris dans un cycle qui va durer 18 jours environ. Il faut être capable de faire une veille beaucoup engagée que sur un monocoque. Ce sont des bateaux hyper exigeants, tu ne peux pas te laisser aller comme sur un monocoque, il faut avoir un peu d’expérience pour anticiper les moments chauds, éviter les routes dangereuses.

Bertrand Delesne
Milk & Move :

Avoir déjà fait la Route du Rhum deux fois en monocoque, c’est donc un sacré avantage…

Bertrand Delesne :

Oui, ce n’est pas pareil quand tu te présentes une deuxième ou troisième fois sur un évènement, tu ne te perds pas. Tu vas vite à l’essentiel, et c’est précieux. L’idéal serait de trouver des partenaires en ce moment, fidéliser un programme et mettre des choses en place pour avoir un bateau prêt à naviguer au deuxième semestre 2021 déjà, pour appréhender le support. Si ça roule comme ça, 2022 filera très vite !

Milk & Move :

Après cette année 2020 si compliquée, est-ce que tu avais besoin de ce projet en 2021 ?

Bertrand Delesne :

J’aime bien résonner en termes de projet, j’ai mis mes projets personnels de côté avec IDEC, et ça m’a fait du bien aussi. Se fixer des objectifs comme ceux-là, c’est important, surtout avec un recul que je n’avais pas avant. Aujourd’hui je vois les choses différemment. Si on fait quelque chose, ce doit être quelque chose de bien.

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