Troubles digestifs : mieux les comprendre pour mieux les soulager

Publié le 12.08.2020 , mis à jour le 27.10.2022

« J’ai mal au ventre ! » : voilà une expression fréquente, qui peut cacher une grande diversité de sensations désagréables (crampes, nausées, ballonnements, constipation…). Ces dernières peuvent avoir des origines et des manifestations différentes, mais elles ont un point commun : elles nous pourrissent la vie ! Heureusement, il est possible de les soulager, à condition bien sûr d’oser se confier…

douleurs au ventre

. © Syda Productions

Nous sommes tous concernés par des troubles digestifs à un moment ou à un autre de notre vie. Parlons-en donc sans complexe…

Un inconfort bien réel

Peut-être que vous avez déjà évoqué vos troubles digestifs lors de consultations et que vos analyses médicales n’ont rien révélé… Tant mieux ! Mais du coup, vous vous sentez peut-être seul, incompris…

Rassurez-vous : ce n’est pas votre imagination qui vous joue des tours ! Les désordres gastro-intestinaux sans examens médicaux perturbés existent. Dans la majorité des cas d’ailleurs, les maux de ventre ne relèvent pas d’une pathologie. On vous explique :

L’impact des émotions

Les troubles gastro-intestinaux sont souvent liés aux états d’âme, car il y a une forte communication entre le cerveau et l’intestin. Les conditions de vie personnelles et professionnelles peuvent être génératrices de stress, et perturber la digestion.

Pour gérer les émotions, la pratique d’une activité physique est très utile. Pas besoin de courir des marathons ! L’objectif est de pratiquer une activité physique de votre choix plusieurs fois par semaine. La méditation ou les loisirs créatifs qui nous vident l’esprit sont aussi efficaces.

Femme zen, zero pression
Méditation © New Africa

Du côté de l’assiette

Les troubles digestifs peuvent provenir d’un déséquilibre alimentaire : manque de diversité ou d’hydratation, excès ou restrictions d’aliments, repas sautés ou trop vite avalés… Rééquilibrer son alimentation et prendre le temps de manger permettent souvent d’éviter ces désagréments.

Il est d’ailleurs important de ne pas supprimer arbitrairement certains aliments (lait, pain…) ou nutriments (gluten…), comme le préconisent des « régimes » à la mode. En effet, arrêter de consommer un groupe d’aliments provoque un déséquilibre, qui, en plus de déficiences nutritionnelles, peut entraîner des troubles du transit. Et si vous consultez un médecin après avoir supprimé des aliments, cela va également fausser ou retarder son diagnostic.

Faites-vous confiance… Écoutez votre corps, observez ses comportements et limitez simplement un aliment si vous sentez que sa digestion est compliquée.

Que faire si les maux de ventre s’éternisent ?

Chez l’adulte, les allergies alimentaires sont très rares, mais une intolérance alimentaire est possible (le tube digestif a du mal à assimiler un aliment ou un nutriment).

Un rendez-vous chez un gastroentérologue peut être nécessaire pour diagnostiquer une maladie fonctionnelle intestinale : la principale est le « syndrome de l’intestin irritable » ou « syndrome du côlon irritable » ou « colopathie fonctionnelle ». Cette pathologie se caractérise par des douleurs associées à des épisodes de diarrhée et/ou de constipation.

Pour la dompter, il s’agit d’en un premier temps de rééquilibrer son alimentation en évitant les repas copieux et en mangeant des fibres en quantité normale. L’exclusion de certains nutriments comme le lactose, le fructose (le sucre des fruits et du miel), des aliments producteurs de gaz (choux, légumes secs…) ou encore des polyols (sorbitol, mannitol, xylitol…) n’est pas nécessaire au départ. Si cela ne suffit pas, un régime pauvre en FODMAPs (1) peut être proposé, il consiste à la réduction d’une longue liste d’aliments qui sont préalablement testés au cas par cas, avec l’aide d’un diététicien pour éviter toute carence nutritionnelle.

Les troubles digestifs du quotidien peuvent être évités par des principes hygiéno-diététiques simples. En cas d’intolérance alimentaire ou de colopathie fonctionnelle confirmées, un médecin et un diététicien peuvent vous accompagner sur le plan nutritionnel. Les restrictions alimentaires ne sont en tout cas pas systématiques : bonne nouvelle !

Pour plus d’informations 

(1) FODMAPs = « oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale ».

Les aliments qui peuvent en contenir sont les suivants : blé, orge, seigle, oignon, poireau, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petit pois, chicorée, asperge, pois mange-tout, champignon, chou-fleur, pistache, noix de cajou, légumineuses, lentilles et pois chiches, pomme, poire, mangue, cerise, pastèque, abricot, nectarine, pêche, prune, lait, miel, sucre, sirop de glucose-fructose, chewing-gums et autres sucreries sans sucres contenant des polyols.

Transparence ! Voici nos sources...

• Ameli.fr – Intolérance au lactose, définition et symptômes.

• Bodinier M. – Les Allergies Alimentaires – JABD 2020.

• EFSA – Avis relatif à la consommation de lactose chez les intolérants au lactose – 2010.

• EFSA – Avis relatif à l’action bénéfique des ferments du yaourt chez les intolérants au lactose – 2011.

• Melchior C. – Quel régime pour quel syndrome de l’intestin irritable ? – JABD 2020.

• Morin M.-C. – Quels régimes dans le syndrome de l’intestin irritable ? – Atelier-débat dans le cadre des Journées Nationales de Médecine Générale 2017.

• National Institute of Health – Conférence de consensus sur l’intolérance au lactose – États-Unis – 2010.

• Société Nationale Française de Gastro-Entérologie – Site internet www.snfge.org.

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