Agriculture urbaine : l’élevage peut-il suivre ?

Publié le 13.02.2019 , mis à jour le 25.10.2022

Du miel récolté sur les toits de l’Opéra de Paris, des champignons cultivés dans d’anciens parkings, un potager s’étalant sur les hauteurs d’un grand magasin… Irons-nous demain chercher notre lait à deux pas d’une station de métro ?

Cultiver un potager sur un toit et vendre sa production

. © AYAimages

Des potagers sur les toits

À la différence de l’agriculture péri-urbaine pratiquée en périphérie des agglomérations, l’agriculture urbaine investit des parcelles d’espaces libres au coeur des villes (cours, terrasses, toits, parkings…) pour y cultiver des fruits et légumes ou produire des denrées.

Nécessité ou utopie de rêveurs en mal de verdure ? Alors qu’en 2050, la population mondiale devrait atteindre 10 milliards d’individus1 — qu’il faudra bien nourrir — la question de l’utilité de l’agriculture urbaine semble ne plus se poser.

D’autant qu’elle est déjà une réalité bien ancrée : selon la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 800 millions de personnes la pratiquent déjà dans le monde et on estime que 1 murbain peut fournir jusqu’à 20 kg de nourriture par an1.

 

Production et distribution : de la ville à la ville

En France, les initiatives se multiplient dans les grandes villes. À Paris, une ferme maraîchère doit prochainement faire son apparition sur 7 000 mde toits, porte de la Chapelle2. 50 000 tonnes de fruits, légumes et aromates devraient y être produits et commercialisés localement par une chaîne de supermarchés.  Au global, la capitale devrait compter une trentaine d’hectares cultivés en 20203.

Si d’autres grandes villes accueillent également des projets, ce type d’agriculture reste toutefois en grande partie limitée au maraîchage.

Ferme urbaine

Des chèvres et des moutons au milieu des immeubles

Faute de place et d’équipement, il existe peu ou pas d’élevage dans nos villes.

La présence d’animaux d’élevage dans les agglomérations relève le plus souvent de l’éco-pâturage : c’est le cas à l’université de Villetaneuse qui abrite une bergerie en ses murs. Les moutons résidents assurent l’entretien des espaces verts du campus.

D’autres initiatives sont aussi l’occasion de sensibiliser le grand public : à Bagnolet, la bergerie « Sors de terre » de Mr Amar encourage les habitants à partager ses activités et à participer à l’élevage de ses chèvres. L’association Clinamen à Saint-Denis promène ses moutons entre les tours HLM tandis que la Ferme de Paris située dans le bois de Vincennes donne un air de campagne aux promenades familiales.

Bientôt des vaches laitières en pâturage dans les villes ?

Parce qu’il requiert grands espaces et infrastructures, l’élevage de vaches laitières peut difficilement s’inscrire dans ces pratiques urbaines.

Toutefois, même menacé par la pression foncière, il se maintient plutôt bien à la périphérie des villes : l’Association des Fermes laitières et Fromagères d’Ile de France regroupe ainsi 32 fermes autour de Paris. Et s’il a essentiellement un rôle social, culturel et éducatif, l’élevage en milieu urbain a le mérite de répondre au besoin de nature des citadins et de faire se rencontrer deux univers. La métropole agricole reste encore à inventer !

 

Bonus : la proximité des fermes péri-urbaines encourage la production de produits laitiers en circuit court, comme le fait la laiterie urbaine « La Chapelle » créée à l’été 2018 : découvrez l’interview de son créateur, le jeune fromager urbain Paul Zindy.

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