Le 2 décembre dernier, Carole Delga, Secrétaire d’État chargée du Commerce et de l’Artisanat, a officiellement annoncé la reconnaissance du statut d’artisan aux crémiers-fromagers.
Une décision longtemps attendue
Depuis plusieurs années, les crémiers-fromagers, représentés par la Fédération des Fromagers de France, se battaient pour ne pas être considérés comme de simples vendeurs. Leur revendication : obtenir le précieux statut d’artisan, au même titre que les autres métiers de bouche (poissonniers, boulangers, glaciers, bouchers…). C’est désormais chose faite ! À condition d’effectuer un acte de transformation du produit brut (affinage, soins variés, préparations fromagères maison telles que camembert au calvados, brie truffé ou cervelle de canut), ils pourront enfin demander le label d’entreprise artisanale. Celui-ci reconnaît, comme l’a précisé Carole Delga, les qualités techniques et les savoir-faire de ce « métier phare et atout du patrimoine gastronomique français ». Le décret entérinant la décision devrait paraître au premier trimestre 2015. Artisans dans les faits, les crémiers-fromagers le seront donc désormais devant la loi.
Un CAP à la clé
« Pour les consommateurs français, cela démontre le professionnalisme du métier », se réjouit la Secrétaire d’État. Surtout, le statut d’artisan va permettre à la profession d’accélérer son mouvement vers toujours plus de professionnalisation, en demandant la création d’un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) crémier-fromager. Jusqu’ici, en effet, il existait plusieurs voies pour devenir crémier-fromager (notamment un Certificat de Qualification Professionnelle de Vendeur-Conseil en Crémerie Fromagerie, délivré par la Fédération), mais aucune formation encadrée par l’Éducation Nationale n’était proposée. Pourtant, chaque année, ce ne sont pas moins de 1 000 personnes qui contactent la Fédération pour accéder au métier ! Car si la majorité des fromages sont achetés dans les grandes surfaces, les crémiers-fromagers traditionnels ont le vent en poupe : les consommateurs apprécient de plus en plus les commerces alimentaires de proximité et les produits de qualité comme les AOP. « Cette distinction va nous permettre de gagner en attractivité et de susciter des nouvelles vocations demain », conclut Philippe Olivier, Président de la Fédération des Fromagers de France.
Quelques chiffres-clés
- 1 fromager sur 2 est… une fromagère !
- Il existe 3 200 crémiers-fromagers en France.
- Plus de 97 % d’entre eux pratiquent au moins une activité de transformation (préparations fromagères, soins au fromage…)
- 647 entreprises ont été créées ou reprises entre 2010 et 2014, dont 240 en 2014.
- 94 % des salariés sont en CDI.
Crédit photo : F. ZVARDON / CNIEL.