Sports à catégorie de poids et alimentation : chaque sportif est un cas particulier

Publié le 29.12.2019 , mis à jour le 27.10.2022

Professeure de sport, diététicienne nutritionniste du sport depuis près de 25 ans, Véronique Rousseau a d’abord vécu une carrière de judoka internationale. Pour cette spécialiste des sports à catégorie de poids, il n’est pas question de généraliser la question de la nutrition : chaque sportif est un cas particulier. Entretien.

Activité sportive et poids

L’interview de Véronique Rousseau

Milk & Move :

Les sports à catégorie de poids sont directement concernés par la nutrition. Vous qui avez été sportive, prend-on conscience de cette importance de l’alimentation ?

Véronique Rousseau :

Tous les sports sont concernés, car la nutrition, c’est le carburant, et pas seulement. Ce n’est pas la nutrition qui fait la performance, mais c’est elle qui permet de récupérer. Sans énergie, il est difficile d’être performant. D’autre part, dans chaque discipline sportive, il y a une application menée en fonction de l’individu, et bien au-delà de la discipline sportive. Le plus complexe dans l’alimentation, c’est la multiplicité des réponses possibles. Il faut aussi que le sportif trouve un confort psychologique, et que cette alimentation soit adaptée socialement. C’est une combinaison des aspects sociaux, psychologiques et énergétiques, constituant un équilibre nutritionnel très personnel.

Milk & Move :

Quelle est la bonne alimentation ?

V. R. :

Il y a toujours des réponses plurielles. Il existe plus ou moins des rituels ou des stratégies, notamment avant, pendant et après les entraînements ou les compétitions, où certains grands principes nutritionnels et hydriques s’appliquent. Mais il y a plusieurs façons de répondre à ces grands principes, et la meilleure stratégie, c’est celle qui s’adapte le mieux à la situation. Elle ne sera jamais figée dans le temps, elle évolue.

Milk & Move :

Quels sont ces grands principes ?

V. R. :

Il existe par exemple un grammage de protéines à la journée, un apport glucidique et de protéines en cas d’enchainement de deux entraînements, une hydratation en fonction des pertes… En réalité, nous faisons sans cesse un état des lieux, et nous donnons des solutions pour s’améliorer. Il s’agit de faire le nécessaire en vitamines, en minéraux, les fruits, les légumes, les fibres, les féculents… Il existe une multitude de bases en fonction des conditions, du nombre d’entraînements. On s’adapte.

Milk & Move :

Les féculents justement ont tendance à être l’aliment de préférence du sportif avant un effort. Qu’en dites-vous ?

V. R. :

Non, ce n’est pas plus important que la viande, les laitages, et les légumes… Les clés sont d’amener le sportif à répondre au quotidien en termes de quantité, de qualité, de répartition, de diversité et de gestion des aliments plaisirs, et quelle que soit la situation.

Milk & Move :

Cela concerne-t-il également les graisses ?

V. R. :

Bien sûr ! La diversité concerne tous les types d’aliments. Si nous prenons l’exemple des yaourts, vous allez trouver des protéines rapides et lentes, des probiotiques naturels. Dans le fromage blanc à poids égal, nous trouverons deux fois plus de protéines… Globalement, il faut une couverture des graisses (un dosage d’huile de colza, huile d’olive, un peu de beurre).

Se priver d’un nutriment n’est pas une bonne idée et cela ne vaut pas que pour la graisse. Cela va avoir pour conséquence de décupler l’envie de consommer ce pour quoi on se prive. Enfin, ajoutons qu’un pourcentage de masses grasses optimale est nécessaire pendant les phases d’entraînement.

Milk & Move :

Comment gérer son poids ?

V. R. :

Ce sont des stratégies à mettre en place de façon individuelle. Se priver, c’est obligatoire à l’approche d’une compétition pour être au poids. Parfois, les sportifs de haut niveau n’ont pas le choix et doivent s’installer dans une restriction durant les derniers jours avant la pesée. Dans le cas contraire, un changement de catégorie de poids s’opérera.

Milk & Move :

Quels sont vos conseils ?

V. R. :

Toujours s’entraîner avec un pourcentage de masse grasse corporelle adaptée, pour limiter la perte de poids draconienne à l’approche de la compétition. Mais cela implique de ne pas perdre de vue le plaisir alimentaire.

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