5 conseils clés pour bien gérer l’alimentation des enfants de 0 à 3 ans

Publié le 10.05.2022 , mis à jour le 15.11.2023

Sel, sucre et gras sont les plus souvent cités dans les messages santé, et se retrouvent scrutés par les parents dans l’assiette de leurs enfants, dès leur plus jeune âge. Mais cette crainte de « donner trop » peut parfois aller à l’encontre du « donner assez », nécessaire à une croissance sans carence.

 

Un constat partagé par plusieurs pédiatres lors d’une conférence du Fond Français pour l’Alimentation et la Santé* animée par le Pr Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique de l’Hôpital Trousseau, Paris.

 

On vous partage les 5 pistes développées par le Pr Tounian pour vous aider à bien vivre la diversification alimentaire de votre bébé, puis gérer son alimentation avec une assiette équilibrée et diversifiée faisant la part belle au plaisir !

enfant de 3 ans consommant des fraises

. © NATALYA

En préambule : prévention de l’obésité, une approche à oublier chez bébé !

Durant la période couvrant les 1 000 premiers jours de vie de votre enfant, inutile de chercher à éviter le développement d’un terrain favorable à une prise de poids excessive plus tard. À ce stade initial, il n’existe pas de moyen de prévenir l’obésité ayant démontré son efficacité.

Il n’en va pas de même des risques de carences qui peuvent apparaître très tôt.

#1 : Ajouter des matières grasses à tous les plats de bébé

En intégrant des matières grasses aux menus de votre petit, vous répondez à ses besoins en lipides. Pour y parvenir, il convient d’ajouter systématiquement des graisses – beurre, margarine, huile ou crème – à tous les plats salés que vous lui préparez, afin de lui fournir les lipides nécessaires à couvrir 40% de ses apports énergétiques. Les huiles les plus équilibrées en oméga 3 et 6 sont celles de colza ou de noix (l’huile d’olive est, elle, plébiscitée pour son goût !).


Le saviez-vous ? À l’inverse, dans les cas extrêmes, une carence en lipides peut donner lieu à un retard cognitif ou à des troubles visuels.

 

#2 : Ne pas restreindre les apports en protéines de votre enfant

Pour bien grandir, votre petit a besoin de protéines et de fer ! Sachez qu’il n’existe pas de lien avéré entre excès de protéines et risque d’obésité ou d’altération de la fonction rénale. En lui proposant des menus diversifiés intégrant viande (bien cuite), poisson et légumineuses, vous subvenez à ses besoins en protéines. En raison de leur très bonne assimilation du fer, viande et poisson sont vos meilleurs alliés et les siens !


Le saviez-vous ? À l’inverse, une carence en protéine est source d’anémie et peut générer des retards de croissance, un manque d’énergie et d’appétit.

 

#3 : S’autoriser à relever le goût de son assiette

Avec modération, saler ou sucrer les préparations de votre petit peut être pertinent dans le sens où cela habitue son palais à des mets peu salés, peu sucrés et évite qu’il recherche cette saveur à tout prix en grandissant. Mieux encore, vous pouvez aussi assaisonner les plats en variant les épices et aromates : ces derniers contribuent à éveiller les goûts de bébé, l’initier à des saveurs différentes et au plaisir de se nourrir à partir d’une assiette variée, mais aussi avec ses proches autour de la table.


Le saviez-vous ? Introduire la diversité des assaisonnements permet aussi de prévenir le recours souvent automatique au sel pour relever un plat. Un bon plan saveur et santé pour toute la famille !

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#4 : Intégrer les aliments allergisants dès 4 mois

Contrairement à ce qui était préconisé dans les années 2000, il n’est plus conseillé** de retarder l’introduction des aliments à haut potentiel allergénique. C’est même l’inverse qui est recommandé ! Arachide, fruits à coque, poisson, blé : en proposant ces aliments dès la phase de diversification, le risque d’allergie serait réduit. « Il faut juste introduire ces aliments les uns après les autres, à quelques jours d’intervalle », a précisé le Pr Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique (hôpital Trousseau, Paris)


Le saviez-vous ? Exclure trop longtemps tout aliment allergisant peut favoriser le développement d’allergies plus tard.

 

#5 : Enfin, oser les textures et les couleurs pour éveiller la curiosité !

À partir de la diversification, bébé est capable de manger des préparations de plus en plus consistantes. Mixés, moulinés, écrasés, puis en morceaux : vous faites progressivement évoluer la texture de ses plats, purées et compotes. Avoir à mâcher lui permet de mieux apprécier les aliments présents dans son assiette – légumes, fruits, fromage… – et leurs goûts. En éveillant ainsi sa curiosité avec des menus diversifiés, vous l’aidez à bien grandir et à apprécier la variété.


Le saviez-vous ? Prolonger trop longtemps le 100% mixé peut finir par lasser bébé et le rendre réfractaire à la nouveauté.

 

Bon sens et plaisir constituent deux critères essentiels en matière d’alimentation infantile. Ils vous guident pour satisfaire les besoins de votre enfant en éveillant son goût grâce à une alimentation diversifiée.

Et le calcium ?

Pour assurer ses besoins en fer et en acides gras essentiels, votre bébé conserve trois tétées jusqu’à un an, puis au moins 1 biberon de 250 ml de 1 à 3 ans. Ensuite, en proposant à votre enfant 3 à 4 produits laitiers chaque jour, vous lui fournissez les apports nécessaires à une bonne croissance.

Si les carences en calcium sont rares chez le nourrisson, elles peuvent apparaître avant la diversification dans les cas où l’apport en laits spécifiques n’est pas suffisant, ou si ces derniers sont intégralement substitués par des jus végétaux. En effet, les jus végétaux (au soja, aux amandes, à l’avoine, à la châtaigne…) sont des boissons, mais ne peuvent prendre le relais du lait maternel ou des laits infantiles.

5 fruits et légumes par jour : aussi pour bébé ?

Cette recommandation de quantité n’est pas non plus à exiger pour les plus jeunes : l’essentiel est qu’ils mangent des fruits et des légumes, de façon diversifiée pour bénéficier de leurs couleurs et de vitamines, fibres et antioxydants qu’ils contiennent, mais pas au détriment de leur consommation de lait infantile par exemple. Là encore, aucune carence dans ces nutriments n’a été observée chez les plus jeunes selon le Pr Tounian.

Découvrez l’approche culinaire de Miske, blogueuse et maman passionnée de cuisine, qui propose des menus pour bébé et toute la famille, alliant bon sens, plaisir et équilibre. Et pour prolonger la réflexion, des conseils pour gérer les repas quand on a des enfants d’âge différent autour de la table !

Transparence ! Voici nos sources...

*Fond Français pour l’Alimentation et la Santé, conférence du 8 février 2022, « Enfants et adolescents de 0 à 17 ans, quelles recommandations nutritionnelles suivre ? »

**« Depuis une publication du “New England Journal of Medicine” en 2015, on sait que même chez un nourrisson avec un eczéma sévère, on diminue considérablement le risque allergique en introduisant dans cette tranche d’âge des aliments à fort potentiel allergisant, tels que l’arachide et l’œuf “

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