Des qualités intrinsèques de l’élevage laitier français aux projets collectifs pour améliorer et généraliser les bonnes pratiques, le point sur les liens entre agroécologie et production laitière.
L’agroécologie, pour une agriculture en symbiose avec l’environnement
Apparu dans les années 1980 et particulièrement mis en lumière depuis plusieurs années, le concept d’agroécologie désigne une discipline scientifique au carrefour de l’agronomie (science de l’agriculture) et de l’écologie (science de l’environnement). Il en existe plusieurs définitions, mais d’une manière générale, cette notion désigne des pratiques agricoles visant à réduire l’empreinte écologique des systèmes agricoles et d’élevage, tout en maintenant – voire en améliorant – leurs performances économiques et sociales. Dans les élevages, elle consiste par exemple à privilégier la prévention pour mieux gérer la santé des troupeaux, à fertiliser les cultures avec les déjections animales ou encore à adopter des pratiques favorisant la biodiversité. Il s’agit donc d’une forme d’agriculture durable, qui s’appuie non seulement sur la mise en commun des savoirs collectifs des agriculteurs, mais aussi sur les travaux les plus récents des chercheurs.
Les principaux atouts agroécologiques de l’élevage laitier français
- En moyenne, les éleveurs laitiers français auto-produisent plus de 90 % de l’alimentation de leurs animaux (fourrages, céréales). Les surfaces nécessaires pour assurer cette quasi autonomie conduisent à une « compensation carbone » : les vaches laitières émettent certes un gaz à effet de serre, le méthane, mais dans le même temps, prairies, haies et bosquets stockent naturellement du carbone. L’élevage laitier compense ainsi, aujourd’hui, environ 30 % de ses émissions.
- Grâce au pâturage des vaches et à l’action des éleveurs, les fermes laitières sont des concentrés de biodiversité : non seulement les prairies présentent la flore la plus diversifiée en milieu tempéré, mais les cultures, haies, talus, mares et murets sont des refuges et des sources de nourriture pour de nombreux animaux et insectes.
- D’un point de vue social et sociétal, les éleveurs participent à l’équilibre des territoires ruraux (emploi, maintien de services fondamentaux dans les campagnes…) et contribuent à notre qualité de vie (entretien des paysages, production de denrées bonnes pour la santé et bonnes tout court…).
Bien sûr, de nouvelles pistes sont explorées pour aller toujours plus loin dans les bonnes pratiques, comme par exemple avec le programme « Ferme laitière bas carbone ». Celui-ci est basé sur un diagnostic permettant de proposer aux éleveurs laitiers un plan d’action individuel et adapté à chaque exploitation pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre des élevages laitiers français de 20 % par litre de lait produit à l’horizon 2025. La plupart des leviers proposés dans le plan d’action étant associés à un gain économique pour l’éleveur, on est au cœur du cercle vertueux de l’agroécologie !